J’avais souvent lu, ici ou là, d’avis de différents auteurs, dont je ne saurais me rappeler les noms, mais qu’une certaine récurrence commune entre eux à généralement porter un jugement plutôt élogieux sur Beaumarchais et ses pièces avec Figaro comme héros, notamment Le barbier de Séville et Le mariage de Figaro.

Le nom de Figaro est même passé dans le langage commun pour désigner un homme un homme plein d’esprit, audacieux, séducteur et insolent. C’est dire si ce nom de Figaro, les pièces où il est mis en scène, et celui de Beaumarchais, son créateur, a eu beaucoup d’influence dans les esprits du temps et qui perdure jusqu’à aujourd’hui. On tient donc Beaumarchais comme un des plus grands auteurs de théâtre et son Figaro comme une des plus grandes figures jouées.

Cela m’agaçait de lire cette redondance d’avis de ces différents littérateurs reconnus au fil du temps, sans que j’en eusse lu moi-même les pièces en question. Finalement est arrivé le moment où j’ai enfin sorti de ma petite bibliothèque perso, le livre qui regroupe les 3 pièces « figaresques » de Beaumarchais. Voici ma petite critique sur la première, « Le Barbier de Séville ».

Eh bien, j’ai apprécié cette pièce, il est vrai. C’est mignon, plein de mots d’esprit, assez drôle, aux péripéties inattendues, au point qu’on a craint pour les personnages un moment, mais tout est bien qui finit bien ! Ce n’est pourtant pas, à mon sens, le chef d’œuvre que je m’étais attendu à lire. Peut-être que vu sur scène, l’impression qu’on en reçoit est plus forte qu’en le lisant. Reste que je ne trouve pas cela extraordinaire, d’autres pièces de théâtres lues avant celle-ci m’ont paru supérieures. Toutefois, c’est vraiment bon, l’auteur excelle dans le sens de la formule et du retournement de situation, et finalement, la pièce est très amusante, jusqu’à quelquefois s’esclaffer ! Un bon moment de lecture donc, et qui ne sera pas une perte de temps.

Je vais m’atteler maintenant à découvrir sa suite, « Le mariage de Figaro ».

Trois hommes tentent de séduire la même femme, Rosine, parmi lesquels figure Figaro, rivalisant ainsi avec le comte Almaviva. Or, elle reste quasi-séquestrée par son tuteur Bartholo. De ce quiproquo qui prend a priori un tour sévère, le thème est traité sous forme d'une comédie satirique, critiquant les meurs et la société française de l'époque, outre le dépaysement vers l'Espagne. Le ton est acerbe et léger ; la pièce fait réfléchir sur les classes sociales et les moeurs. Voilà qui fait du bien, et utilement.

La pièce est bien amenée, il n'y a pas 50000 personnages qui se croisent et recroisent et l'idée de fond reste toujours excellente. Un homme qui se lève face aux injustices de la naissance, un homme qui a bataillé toute sa vie pour survivre tandis que d'autres vivaient dans la soie. Le final est particulièrement mordant.
Ps: lire la préface de Beaumarchais est essentielle pour comprendre l'état d'esprit de l'époque et le culot (courage) qu'il a eu de proposer ça au public de la cour

Une histoire vive, acerbe, drôle et percutante.
Lue à 15 ans je l'avais beaucoup aimée, et le souvenir de cette pièce plusieurs années après est encore vivace!
Si vous avez quelques heures à consacrer à un loisir, je vous recommande vivement ce joli morceau de la littérature française, où déjà se perçoivent en filigrane les prémices de la révolution française.