Le plaisir du diable
de Jacques Gélat

critiqué par Janair, le 23 mars 2009
(Lyon - 75 ans)


La note:  étoiles
Une inquiétante étrangeté
Le roman a pour cadre le monde de l'art
Sonia l’héroïne travaille dans une galerie à Paris, le propriétaire de celle-ci lui confie la mise en vente d’un tableau hollandais d’Emmanuel de Witte représentant deux musiciennes.
Sonia tombe aussitôt sous le charme et son intérêt va jusqu’à la fascination, mais un soupçon l’assaille, elle ressent une « inquiétante étrangeté » à l’observation de la toile, des détails incongrus, des anomalies la font douter de l’authenticité du tableau.
« Alors, bien avant le dessin, les couleurs ou la composition, la toile lui envoya sa lumière.
Sonia la sentit doucement irradier vers elle, un peu comme un soleil du soir après une journée de chaleur. Une lumière tiède, lente. Sans doute était-ce le sentiment des couleurs principales, les robes des femmes, orangé sombre pour la première, rouge bordeaux avec des reflets bruns pour la seconde. Puis le bois des guitares sur les genoux, vieil or avec des reflets ambrés. »

Nous sommes littéralement emportés nous aussi, la description du tableau que vous ne tarderez pas à « voir » , l’obsession amoureuse de Sonia pour celui-ci, sa quête de la vérité, le monde de l’art, du faux et de l’illusion, tout est fascinant dans ce roman. Le style est impeccable et la construction diabolique.
Il faut préciser que ce roman avait déjà été publié il y a vingt ans par les éditions Denoël sous le titre « le tableau », il est réédité aujourd’hui pour notre plus grand plaisir.