Vengeances tardives
de Françoise Diago-Huault

critiqué par CC.RIDER, le 11 novembre 2009
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Un premier roman particulièrement réussi
Hubert dirige d'une poigne de fer un domaine viticole prestigieux dont sa femme Mathilde qu'il traite avec un certain mépris, est propriétaire. Un jour, il se fâche avec son fils Jean qui le quitte définitivement pour monter à Paris travailler comme journaliste avant de prendre un poste à New-York. Quelques années plus tard, alors que celui-ci revient au vignoble avec Mary, sa fiancée américaine, les ennuis s'accumulent au-dessus de la tête d'Hubert : quelqu'un tente de le tuer en provoquant délibérément un accident de la route, des lettres et des coups de fil anonymes viennent perturber sa course au siège de maire de la commune. Quels démons de son passé sont en train de ressurgir ? Le notable respecté ne serait-il pas aussi respectable qu'il apparaît à tout un chacun ?
Un premier roman dans un style terroir (limite thriller), bien ancré dans le monde particulier du vignoble bordelais qui est une jolie réussite. On lit ce livre, bien écrit et bien construit, avec un réel plaisir malgré quelques scories (orthographe, syntaxe) aisément pardonnables vu les conditions (auto-édition). L'intrigue est si bien menée qu'on ne peut pas lâcher le livre avant une fin à la hauteur de la monstruosité du personnage principal tout à la fois macho, facho, autoritaire, égoïste et m'as-tu-vu. Hubert aurait pu n'être qu'un repoussoir ou une caricature insupportable si l'auteur n'avait eu la finesse de distiller au fil des pages toutes les déchirures psychologiques et les drames d'enfance et de jeunesse portant en germe les prémices du drame crapuleux. Le côté obscur et psychanalytique de ce roman en fait sa principale force sans oublier le réel talent d'écriture d'un auteur dont on espère qu'il transformera prochainement un essai aussi prometteur.