Délivrance
de Matthieu Dispa

critiqué par Ddh, le 12 septembre 2011
(Mouscron - 84 ans)


La note:  étoiles
délivrance d'un monde de ouf
Daniel se débat dans un milieu hostile : une guerre révolutionnaire avec ses outrances de quelque côté que l’on se trouve. Une échappatoire ? la délivrance, mais à quel prix !
Délivrance est le premier roman de Matthieu Dispa. Après des études de philosophie, il travaille actuellement à Paris dans le monde de l’édition.
Daniel, policier de profession, se retrouve dans une situation cauchemardesque : il est arrêté et doit subir une introspection de son moi ; un ordinateur, des électrodes, une seringue pour aller chercher ce qu’il sait. La situation politique est des plus incertaines : c’est la révolution et désordre, exactions règnent en maître. Les forces militaires avec les blindés tentent la reconquête, non sans excès. Daniel en est le témoin, plutôt à l’abri des balles par sa carte de police, mais consterné par les malheurs qui l’entourent. Mais est-ce lui qui déambule dans ces décombres ou son esprit qui erre par la puissance de cet ordinateur inquisiteur ? Dans cette noirceur environnementale, une lueur : Sarah, son amour, son frère Sean, et la maison qui se mire dans le lac.
Ce roman-fiction interpelle le lecteur sur sa condition. Ce monde fou que l’auteur crée n’est-il pas le reflet de ce qu’il pourrait être le nôtre ? Certaines émeutes de banlieue comme en France et à Londres n’en sont-elles pas les prémices ?
Matthieu Dispa mène le lecteur dans une atmosphère surréaliste où le concret mute dans un brouillard troué par les détonations de bombes ; çà et là des gravats, des scènes de violence : les valeurs humaines ont disparu, ou presque : la maison, le lac, Sarah forment une oasis dans ce désert apocalyptique.