Antithèse de la Calomnie : la Vérité sur Chacun

La Calomnie de Botticelli inspire le titre de ce roman. De la Calomnie dans ce roman ? Au contraire, une vérité qui transparaît de personnages somme toute communs mais qui ont une âme généreuse à découvrir.
Le professeur Leveau, esthète, est subjugué par la ressemblance d’une femme avec la dame nue de la peinture de Botticelli et il lui demande de poser nue non pas pour la peindre mais pour étudier la pose qui lui permettrait de rejoindre l’émotion et les sensations du célèbre peintre. Le modèle ? Fiorella, une Florentine qui s’est enfuie de sa ville pour échapper aux poursuites de la police. Dame, elle a fait partie des Fuego d’estate, un groupe de terroristes plus rêveurs que dangereux. C’est l’époque des Brigades rouges. Mais ce groupuscule à Florence est plus actif dans la réflexion que dans l’action. Fiorella se retrouve dans les environs de Tournai. L’auteur nous fait découvrir la vie nostalgique à Florence, le quotidien de personnages tellement humains. La libraire Célestine, Godefroid, gardien des forêts, le professeur Leveau vivant dans sa bulle artistique, le Nonno, compagnon terroriste mais pour lequel le lecteur éprouve une certaine sympathie. Découverte également d’une nature de chez nous plutôt plate mais transcendée par le coup de pinceau de l’héroïne. L’Escaut renvoie à l’Arno.
Par la précision des descriptions, Michel Franceus fait vagabonder le lecteur en Toscane, à Florence, à Tournai, Herinnes… L’auteur amène le lecteur à réfléchir sur la vie des personnages et, par extension, à sa propre destinée et à la vision qu’il a sur ceux qui l’entourent. C’est tonique.

• 

  La Calomnie

  de Franceus, Michel
  L'Âne qui butine / Xylophage
  ISBN : SANS000028964 ; 01/01/2011 ; 156 p.