Le Roman de l'âme slave
de Vladimir Fédorovski

critiqué par Bebmadrid, le 13 mars 2012
(Palma de Mallorca - 46 ans)


La note:  étoiles
L'influence russe
L'influence artistique de la Russie atteignit son paroxysme à la fin du XIXème et s'est étendue tout au long du XXème siècle. Danse, musique, théâtre, arts plastiques, etc... Tous les domaines ont été marqués par cette influence slave reçue avec curiosité et émerveillement en Europe de l'Ouest (notamment à Paris).

À travers le destin de deux personnages clés de l'histoire de ce pays, Lénine et Serge Diaghilev, Fedorovski trace un splendide portrait de ce grand pays.
Au fil des pages et des chapitres, on croise le chemin de Stravinsky, Picasso, Coco Chanel et de bien d'autres. Et on redécouvre une Russie élégante et sensible à la beauté et à l'art.
Se lit agréablement 8 étoiles

Vladimir Fédorovski : « Le roman de l’âme slave »
La part belle de cet ouvrage est consacrée aux « Ballets russes « et à ses deux principaux représentants : Serge Diaghilev, chorégraphe, protecteur d’artistes et le danseur Vaslav Nijinski. Bien d’autres personnages y sont largement évoqués comme Tchaïkovski, Stravinsky, Tchekhov, Lénine, Cocteau, Coco Chanel, etc., pour terminer par un portrait de Soljenitsyne. On ne peut louper, dans ces descriptions, le caractère bien particulier de certains d’entre eux, à savoir l’homosexualité. Une époque révolutionnaire à plus d’un titre.
Se lit agréablement.

Extraits :
* Tchekhov se décrivait lui-même ainsi : « Essayez donc d’écrire l’histoire d’un jeune homme, fils de serf, ancien boutiquier, chantre à l’église, lycéen puis étudiant. Dresser à courber l’échine, à baiser les mains des popes ; soumis aux idées d’autrui ; reconnaissant pour chaque morceau de pain ; cent fois rossé ; courant, misérablement chaussé donner quelques leçons ; bagarreur ; aimant torturer les animaux ; acceptant avec gratitude les dîners de parents riches ; hypocrite devant Dieu et devant les hommes, sans besoin aucun, simplement par conscience de sa propre nullité. Racontez comment ce jeune homme essaye de se libérer, goutte à goutte, de l’esclave qui est en lui … »

* Dans la même veine, il dit de Stravinski : « C’est un sauvage qui porte des cravates tumultueuses et baise la main des dames en leur marchant sur les pieds. Vieux, il sera insupportable ».

* « Et ces maisons, autour de la place, demanda-t-il, à quoi servent-elles ?
- Ce sont des asiles de nuit.
- Toutes ?
- Oui. On peut y loger plus de dix mille miséreux à cinq kopecks par tête.

Catinus - Liège - 74 ans - 25 octobre 2025