Promesse de Michel Croce-Spinelli
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Retour au Cambodge
En effectuant quelques recherches sur le Cambodge, j’avais remarqué ce titre et j’ai eu la curiosité de le lire même si je ne connaissais absolument pas l’auteur. Grand-reporter, récipiendaire du prix Albert-Londres, on mentionne sur la quatrième de couverture qu’il est aussi scénariste et bien sûr écrivain.
Certains livres nous sont destinés paraît-il. Eh bien, je suis prête à le croire tellement ce roman m’a touchée et émue. C’est une si belle histoire, si émouvante. Hugo, grand-reporter, a rencontré en 1970 au Cambodge Louis, un médecin original au caractère hors du commun. Guéri de sa blessure, Hugo perd de vue le toubib. Vingt-cinq ans plus tard, il le retrouve au cœur de l’Afrique dans un poste médical de première urgence à N’Golenko parrainé par une ONG. Il doit effectuer un reportage sur la vie du centre et ses dangers. Louis ne semble pas le reconnaître et Hugo n’arrive pas à lui faire raconter sa vie au Cambodge après son départ. Au cours d’une mission très dangereuse, le médecin finira par raconter ce qui lui est arrivé et il arrachera au reporter une promesse que celui-ci jamais ne renoncera à remplir au péril même de sa vie.
C’est le genre de bouquin qu’il est impossible de lâcher avant d’avoir lu la toute dernière page tellement l’histoire est captivante et bien racontée par un écrivain talentueux. Je ne serais pas surprise qu’il fasse l’objet d’une adaptation cinématographique. Je vois déjà toutes les images du film, je vois Hugo, Rina, Diane et surtout Vannah. Car chaque chapitre de ce court récit porte le nom d’une femme. Chacune de ces femmes jouera un rôle important dans la vie d’Hugo.
Mais je ne dévoile pas plus l’intrigue. Je vous laisse lire ce beau roman et surtout, faire le voyage en compagnie d’Hugo. Je suis enchantée de cette lecture. Merci à monsieur Croce-Spinelli pour ce récit touchant qui ne va pas sans un peu me rappeler « Le patient anglais ». Une telle histoire mérite une note parfaite, rien de moins.
« Hugo n’aimait pas ce mot d’aventure qui évoquait trop d’appels auxquels il n’avait pas répondu. Par ce mot, il mesurait que ce qu’on appelle la vie, passé cinquante ans, est une suite de portes qu’on a laissées se refermer sans vraiment les ouvrir, jusqu’à ne plus avoir qu’un seul étroit corridor à suivre vers la sortie. Et lui, justement, il refusait que le reste lui soit bouché et que Diane, sa femme, lui sabote l’espérance. »
« Ils sont sous les ombrages, assis à l’écart, tous vêtus de restes d’uniformes et chacun joue de quelque chose avec ce qu’il lui reste pour souffler, siffler, gratter ou battre. Ils n’ont pas l’air d’attendre une obole. C’est l’orchestre des estropiés, mutilés, amputés, gueules cassées ! Le manchot, à la pause, sort une cigarette et se la met aux lèvres, miracle, pudeur. Leur capacité d’oubli leur vient du bouddhisme. Ni pardon ni vengeance, la volonté de se nettoyer l’âme de la torture et des tortionnaires. Le procès des assassins aura-t-il jamais lieu ? »
Les éditions
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Promesse [Texte imprimé], roman Michel Croce-Spinelli
de Croce-Spinelli, Michel
Arléa
ISBN : 9782869599420 ; 16,50 € ; 07/04/2011 ; 175 p. Broché
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