Merci qui ? Merci mon chien : Tendre savoir-vivre avec les animaux
de Jean-Louis Fournier

critiqué par Lecassin, le 1 février 2021
(Saint Médard en Jalles - 69 ans)


La note:  étoiles
Mouais...
Noël. Un cadeau. Chouette : un Fournier !
J’aime bien, Fournier. Enfin… J’aimais bien ; les premiers… Mais il faut reconnaître que depuis quelque temps, je décroche. J’ai de plus en plus l’impression de l’application d’une méthode qui a marché…
Ici, Merci qui ? Merci mon chien. Une expression qu’employait souvent ma mère, bonne éducation oblige. C’est alléchant…
Malheureusement, une déclinaison à l’infini (encore une recette ?) de la constatation : je t’aime de ton vivant, l’animal ; pour ta douceur, pour ton chant, pour ta beauté… Mais je t’aime bien, aussi, dans mon assiette ! Etonnant, non ? Comme aurait dit son copain Desproges…

A l’heure où certains parlent « d’interdire » les expressions comme « sale comme un cochon », « bête comme un âne », etc. , un petit bouquin qui surfe bien sur la vague de l’air du temps. Tout ce qu’il faut pour un beau succès de librairie.

Nota : ce n’est pas dans mes habitudes d’être négatif à ce point. Peut être suis-je très déçu par un auteur que j’ai encensé par la passé. Déçu…

Allez, un chapitre qui rattrape un peu « l’affaire », « la grande » où « la grossièreté, la vulgarité, l’autosatisfaction d’ « humoristes » autoproclamés, ainsi que « l’enthousiasme d’un public ravi et hilare » ont dépité l’auteur de l’excellente « minute de Monsieur Cyclopède ». allez, deux étoiles quand même…
Et puis Artdéco, la petite chatte qui apparaît de temps en temps, à la manière de la coccinelle de Gotlib … bon ! trois étoiles, finalement.
Merci, Jean-Louis ! 8 étoiles

Jean-Louis Fournier est très remonté contre l’espèce humaine. Pourquoi, me direz-vous ? Parce que nous ne disons jamais – merci – aux animaux, qui s’en sont plaints, à juste titre.
Tout cela est parti voilà bien de siècles dans la Bible « Croissez et multipliez-vous, assujettissez les animaux qui sont à votre service ». Plus tard, Descartes remit le couvert « les animaux sont des machines perfectionnées ». Pensons au bétail qui est le plus souvent maltraités, qui sert à tirer les charrettes, à cultiver le sol, sous la trique, les injures, les considérations quasi nulles. Pensons aux animaux abandonnés, etc.
A part rares exceptions, qui souhaiterait être un animal taillable et corvéable à merci. Sans même un – merci ! –justement.
Merci qui ? Merci Jean-Louis !

Extraits :
- Quand petit, je disais merci, tout court, je me faisais reprendre par un « Merci qui ? » Merci mon chien ? » Après le merci, on devait ajouter papa, maman, monsieur le curé, mon Dieu. Dire « merci, mon chien » paraissait absurde, on ne dit jamais merci aux animaux. Pourtant on devrait.

- Un chasseur peut-il assister à l’enterrement d’un oiseau qu’il a tué ?
Oui, à condition de ne pas être armé et de se tenir au fond de l’église, les yeux baissés et l’air gêné.

- Quand votre animal de compagnie que vous tutoyez a fait une grosse bêtise, passez au vouvoiement pour le sermonner. Ça peut le faire réfléchir …

- Des lapins peuvent-ils assister à l’enterrement d’un chasseur tué dans un accident de chasse ? Oui, à condition de ne pas rigoler pendant la cérémonie.

- « Mon chien est athée, il ne croit plus en moi » - François Cavanna.

- Théodore Monod a déclaré : « Les bêtes ne demandent pas qu’on les aime, elles demandent qu’on leur f… la paix ».
J’ai demandé à ma chatte Artdéco si elle était d’accord. Elle a répondu : « C’est pas faux quoique une petite caresse de temps en temps, je ne suis pas contre ».

- On dit que les chats sont de droite et les chiens de gauche … Les chats sont plus réservés et plus indépendants ; les chiens sont plus expansifs, plus naïfs et plus dépendants.

Catinus - Liège - 74 ans - 3 août 2025