L'Amuse-morts
de Fabrice Marzuolo

critiqué par JPGP, le 10 décembre 2022
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Fabrice Marzuolo : Nevada les voilà
Fabrice Marzuolo s'est autoproclamé poète avant de se lancer dans le polar mais selon une méthode inédite : au volant d'une automobile et muni d'un porte-voix il clame sur les routes des extraits de ses livres.

Et celui-ci fait plus qu'un autre mouche. Nous voici plongés dans un véritable road-trip au milieu de Nevada avec un trio qui n'a rien de magique mais dont la femme blonde à la Marylin est pour le moins vénale voire plus. A travers elle mais pas seulement tout se complique.

La belle de cas d'X et ses deux avatars dont l'un est plus brûlant que l'autre font sauter bien des choses sur leur passage : des machines à sous des environ de Vegas aux vieilles guimbardes qui peuvent mener - via le désert - juste en Californie.

Tout s'entonne ici dans la faille du temps et des déserts. Qui en lieu et place d'eau font barrage ou appellent le vide. Un vide à combler Ils ne se quittent plus là où l'argent et l'amour sont des maladies, des addictions, des alcoolismes. Ils sont propices à des coups de tabac. Mais ne sauvent pas. Leurs mots n'ont plus. Mais avec eux Marzuolo nous réjouit.

L’inaudible y parle, empêche la coupure. Et ce polar rappelle aux dépossédés à sourire de leurs entrailles et lobes. Les faciès sont ainsi facétieux et créent une charnelle constellation

Tandis que se découvre pas à pas des cendres du désir et celles de Marlboro. Tout s'effiloche jusqu'au sarcasme et le "moi" des héros court comme une poule décapitée. Tourne toupie. Tourne sol.

Jean-Paul Gavard-Perret