Le dernier témoin d'Oradour-sur-Glane
de Mélissa Boufigi, Agathe Hébras, Robert Hébras

critiqué par Bernard2, le 20 mars 2023
(DAX - 76 ans)


La note:  étoiles
Devoir de Mémoire
Cette phrase, tirée du livre (chapitre 8) résume l'indescriptible, cette horreur que rien de peut justifier :
"Comment comprendre ce qui s’est passé dans leurs cerveaux lorsqu’ils reçurent l’ordre de commencer le carnage, lorsqu’ils virent, au bout des canons de leurs mitraillettes, de leurs mousquetons, des femmes affolées, hurlant, serrant des enfants dans leurs bras ? Quelle rage ! Quelle haine ! Pourquoi ? Est-ce vraiment l’odeur de la poudre et des balles qui enivre à ce point ?".
Robert HÉBRAS s'est éteint en février 2023, à l'âge de 97 ans. Il était l'un des rares survivants du massacre perpétré par les nazis le 10 juin 1944, qui fera 643 victimes, femmes, enfants, l'objectif était de tuer tous les habitants du village. La plus âgée avait 90 ans, le plus jeune une semaine à peine.
Le village disparaît progressivement, d'érosion naturelle. Il ne fallait pas que ce massacre tombe dans l'oubli. Robert HÉBRARD y a consacré sa vie, Le Centre de la Mémoire est là pour qu'Oradour reste le témoignage d'un village martyr.
On a du mal à comprendre les amnisties qui ont été votées bien après la guerre. Mitterrand, qui a voté l'amnistie, essaiera de se justifier.
Le livre est relativement court, mais faut-il des pages et des pages pour relater ce déchaînement de haine ? J’ai regretté les digressions de peu d’intérêt qui ne sont là que pour donner de l’étoffe à l’ensemble, en particulier le premier tiers de l’ouvrage. Mais retenons que jamais, jamais, cette barbarie ne doit sortir de nos mémoires.
ouvrage passionnant sur la mémoire 10 étoiles

Le dernier témoin

Le 10 juin 1944, les nazis commettent le plus grand massacre de civils de la seconde guerre mondiale, dans un village tranquille de Haute Vienne.
643 personnes dont plus de 450 femmes et enfants ont été massacrés par les Waffen SS.
C’était à Oradour-sur-Glane.
Quelques personnes, une poignée de personnes échappent par miracle ou par hasard à cet acte abominable.
Robert Hébras est parmi eux, il avait 19 ans ce jour funeste.
Dans cet ouvrage co-écrit, l’histoire est racontée par le survivant avec beaucoup de précisions et les auteurs nous livrent des informations utiles et précieuses sur la fin de la guerre, le traitement judiciaire quelque peu bâclé en 1953, la décision prise de laisser en l’état le village dévasté pour en construire un autre à côté.
Pour Robert, il est important d’entretenir la mémoire et d’expliquer aux générations actuelles et montantes ce qui s’est passé afin que plus jamais de telles horreurs ne soient possibles !
Sa petite fille Agathe, convaincue a décidé de reprendre le flambeau et d’accueillir les groupes de visiteurs pour que personne n’oublie l’horreur et les responsabilités.
Comme la France et beaucoup, Robert reprend à son compte le message de jeunesse de Denise Bardet, institutrice à Oradour-sur-Glane qui écrivait avant d’être elle-aussi assassinée par les nazis :
« Il ne faut pas confondre la barbarie nazie et l’Allemagne…., » il faut « distinguer l’Allemagne immortelle de ses maîtres d’un jour ».

Jean-François Chalot

CHALOT - Vaux le Pénil - 77 ans - 15 août 2025