J'ai tué Emma S.
de Emma Santos

critiqué par JPGP, le 15 avril 2023
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Emma Santos princesse des ténèbres
La folie dans ce livre s’écrit au moyen du corps et à travers lui. Et c’est sur lui qu’apparaissent les traces de la folie, c’est en lui qu’elle se joue et qu’elle s’exprime. Mais Emma Santos la tue parce qu'elle ne pouvait parler et elle le fait à sa place. .

Chez l'auteure, la folie préexiste à l’écriture de soi. Santos ne se fait pas le medium de la folie car, par l’entremise d’une voix narrative, la femme littéraire et psychiatrisée la positionne comme sujet de l’énonciation.

Mais c'est d’abord un corps. Celui de l’écrivaine, celui de la narratrice et du personnage qu’est Emma S. Son corps construit le texte de manière tout à fait particulière. Par la représentation littérale et symbolique des différents organes qui le composent, il se fait à la fois réceptacle et matière à expulser.

Jean-Paul Gavard-Perret