Tu ne tueras point: La globalisation piteuse Vol.2
de Alain Bauer

critiqué par Falgo, le 15 mars 2024
(Lentilly - 86 ans)


La note:  étoiles
Lourd d'idées et de conséquences
Dans ce deuxième tome de la "globalisation piteuse" prévue en six volumes, Alain Bauer, après l'insécurité externe (la guerre), se penche sur l'insécurité interne (le crime et la délinquance) et nous donne les titres des quatre volumes suivants, tournés vers la recherche de solutions. Il établit que la violence est une caractéristique majeure de l'humain, et donc de nos sociétés, extérieure par la guerre, intérieure par l'insécurité des populations. Tout corps social a tenté de définir le crime et les sanctions à lui appliquer. Il donne un panorama de l'évolution historique de ce concept, rappelant les positions des grandes religions, aboutissant comme conséquence à l'invention de la sécurité et aux moyens de l'assurer. La séquence de la civilisation a conduit à la création de villes, faisant naître de nouvelles formes de crimes et de délinquance et conduisant à la création de polices dont les formes ont largement évolué au cours du temps et de l'espace, posant la question de l'exercice de la violence légitime et donc de celle de la puissance ordonnatrice.(État, Royauté, Dictature, etc.). Au total une réflexion inouïe sur nos vies quotidiennes et leur préservation qui appelle références religieuses, philosophique, sociologiques, historiques et au jour le jour. Un pavé à mettre dans toutes les mains.

Fractures et sociétés 7 étoiles

Sécurité et violence avancent de concert, depuis toujours. Ni les commandements religieux imposés aux croyants, ni les codes juridiques censés faire régner l’ordre public en garantissant la sécurité des biens et des personnes, ni les peines infligées aux délinquants dans l’optique de redresser leurs erreurs ne parviennent à obtenir l’une sans l’autre. L’objet de la criminologie, discipline mouvante fondée sur la recherche sécuritaire est de parvenir au juste équilibre aucune instance n’ayant de solution pour empêcher la tentation menant à la transgression.
L’histoire moderne de la civilisation revient à policer le chaos inhérent aux formes changeantes de dérives sociales à l’origine d’un sentiment réel ou non d’insécurité. A ce titre l’Etat se doit de maintenir la sécurité par des violences répressives au service des libertés civiles, par conséquent d’en justifier la pleine légitimité allant de pair avec les politiques judiciaires et préventives. C’est ici le second tome du récit d’Alain Bauer consacré aux désillusions de la période récente sous le titre « La globalisation piteuse » succédant aux Trente Glorieuses de l’après-guerre.

Colen8 - - 84 ans - 17 août 2025