Chaud dedans ! Anne Létoré

Anne Létoré procède ici par destinations car elle doit connaître le monde. Et qu’importe les autres dont « Un père toujours parti. Une mère toujours hystérique. Des frères et sœurs en pagaille. Mais elle a toujours rêvé et nous le fait partager. allant partout pour une rencontre papale, la bibliothèque de l’Enfer ?, la Chapelle Sixtine, l’impact économique de la sauce tomate et diverses divagations plein,e d’humour.

Au besoin elle cherche des figures diaboliques dans les circonvolutions du marbre, mais ne s’arrête pas l). Car la voyageuse sait dégoter ce qu’elle partage faisant prêcher le vrai comme le faux. Dans sa douceur d’écriture « à la rondeur du vin de figue et les pépiements aigus des oiseaux ». pour épouser une tendre harmonie gustative amour comprise. Sa « langue râpe la chair, s’enroule, se déroule, caresse les dents pour goûter jusqu’à la plus infime goutte de crème. Les yeux fermés, une image de fellation se superpose. Je souris. » Bref tout n’est que félicité, luxe, calme et volupté. Quitte à saluer, avec une obséquiosité digne des plus grands fayots de l’histoire. Et l’Italie est désossée. Selon un art consommé pour retrouver l’histoire de l’art Michel-Ange compris – mais il n’est pas le seul tant s’en faut !

Des corps flottent a en un ciel bleu jusqu'aux les fausses Cicciolina « au décolleté aussi profond qu’un canon de silencieux ». Son éducation artistique, est au besoin la prévision de la remplacer au besoin. Avec ses parents mais bien d’autres. La voici sorcière à sa manière. Certes elle « sent » l’âme chaste et’ esprit pur mais pas que ?. Elle fait bois (euphémisme) de tout feu et sait distiller sa douce obscénité. A nous, lecteurs, cette induction et son confort au sein même du bilan de sa vie gorgées de confidences grivoises, drôles, voire pathétiques. Mais d’une certaine façon elle en n’a cure – à Rome, Bombay Wellington, Bruxelles Pékin ou comme à Ostende d’Henri Bauchau. Mais sait filer à l’anglaise derrière la vitrine d’un salon de thé british à souhait avant de s’envoyer à sa façon en l’air. Une telle cocasserie concasse ses mémoire et ici jamais d’un tel potage à refroidir.

Jean-Paul Gavard-Perrer

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  Il fait trop chaud pour se tenir la main

  de Letoré, Anne
  Éditions Douro
  ISBN : 9782384063345 ; 19,00 € ; 01/04/2024 ; 202 p. Livre broché