Du riquiqui dans les mictions 
de Bouhémil Kaspa

critiqué par JPGP, le 4 avril 2024
( - 78 ans)


La note:  étoiles
Fuites en émissions de Bohumil Kaspa :
Etres libres : voici un livre fait pour vous : il est à pisser de rire et est le fruit vert et salace d’un auteur qui n’existe pas : sinon en tant que nègre (blanc) de ses quatre traducteurs : Dominique Antin, Christoph Bruneel, Jacky Legge, Anne Letoré. Le roman semble fait de bric et de broc puisqu’il mixe dessins, décors, chansons, dialogues, personnages haut en couleur et en appétits libidinaux, érotismes rocambolesques, essais sur l'art et l’amour, théâtralisations et Grand-guignol. Il sent fort le sexe et la mort subite (entendez bien sûr la bière du même nom) : les deux s’essuient avec le papier de cornet à frites.

Quoi de mieux pour retrouver l’esprit de l’art et la littérature du pays dit (faussement) plat : à savoir l’irrégularité. L’atelier d’un tel « roman » reste son propre ventre : tendre matrice et chaudron de sorcière. Y germent et fermentent des désirs. Retombées et flambées ils sont le caprice des dieux mortels - tantôt magiques, tantôt cafardeux. Textes et images induisent ou détournent, découragent ou embrassent. Des croquis balisent le chemin vers les corps denses, leurs phallus dressés et les femmes qui les attendent en oubliant leure café bouillu qui sera foutu. Mas qu’importe. Un fond de souille rehausse accords et désaccords et répond de manière intempestive à l'impossible question du "qui suis-je" ? Ici le corps de la mère Michelle (qui n’a jamais perdu son chat) attend celui qui le minera.

Jean-Paul Gavard-Perret