Le plus court chemin
de Antoine Wauters

critiqué par Pascale Ew., le 26 avril 2024
( - 58 ans)


La note:  étoiles
...vers l'enfance et ses sillons
Au commencement, le style paraît étrange : des pages d’un paragraphe, des chapitres d’une seule page, plus ou moins longue, des fragments d’enfance, des souvenirs, des sensations. Ce livre est savoureux et aiguise tous nos sens. Antoine Wauters se raconte et convoque la nostalgie. Il s’interroge sur son identité, sur son amour de l’écriture et des mots. Pêle-mêle, il joue avec les sons de son enfance, les personnages, les jeux, les habitudes et les traces qu’elles ont laissées chez lui. Il se définit presque comme un autiste, avec un certain mal-être, mais aussi comme un garçon ayant besoin de s’échapper. Il effleure également les douleurs présentes dues aux discordes et aux séparations, sans s’y attarder.
J’ai savouré ce livre, qui m’a renvoyée moi aussi dans mon enfance, même si elle n’a pas spécialement beaucoup de points communs. Beauté de l’évocation… Beauté de l’empreinte profonde que ce temps béni laisse en nos âmes.
Une enfance douce et sereine 8 étoiles

De manière pointilliste, ce récit autobiographique retrace l'enfance de l'auteur dans les Ardennes belges, entre simplicité et poésie, distanciation et complicités. Il fait pressentir comment sa personnalité a été construite peu à peu, comme par l'amoncellement de petites briques. S'il a vécu étrangement cette ruralité, cet éloignement, un sentiment de manque, ces aspects ont été comblés par la joliesse des éléments de son existence.
Voilà qui fait réfléchir, invite utilement et poétiquement à méditer sur le sens de l'existence et ses besoins. Ce récit est effectivement savoureux.

Veneziano - Paris - 47 ans - 27 août 2025