aphorismes free jazz

Pour formuler cette brève chronique, je n’ai pas hésité à puiser dans la très bonne préface de Tristan Sautier qui met en évidence les thèmes principaux ayant inspiré l’auteur pour la rédaction de ce recueil. J’ai tout d’abord retenu qu’il aimait particulièrement le jazz, musique que j’essaie de découvrir depuis un bon nombre d’années sans la jouer, hélas ! « Il vient, cet auteur surprenant, du monde de la musique (…), du jazz plus précisément … ». Et le jazz il l’évoque dans l’un de ses aphorismes : « Le jazz / Libre comme l’air fredonné / sur une grille infinie ». De la musique pleine de liberté comme du free jazz et la liberté c’est l’autre thème que le préfacier met en exergue :« … Tout son vocabulaire musical converge vers un autre thème fondamental de Delbrassine : la liberté… ». La liberté qu’il évoque dans l’un de ses aphorismes : « La liberté est une biscotte / Il faut saliver longtemps pour l’apprécier ».

Pour ma part j’ai retenu d’autres thèmes, des sources d’inspiration, des modes d’expression qui fleurissent dans ce recueil dont l’écriture comme le souligne aussi le préfacier qui écrit : « Son écriture ? Elle vient à la fois du fragment, de l’aphorisme, de la sentence ou maxime, de l’éclair … ». il peut en quelques mots, parfois très peu, évoquer une véritable scène, une pensée, une idée, un concept… comme dans cet aphorisme : « L’instant est un bambin sur une balançoire ».

Alain c’est un vrai écrivain il aime les mots surtout quand ils dérapent « Quand ils glissent les mots touchent plus vite au plaisir » ou quand il doit affronter la page blanche : « « La page blanche est le croquis de l’hiver ». Il a le sens de la formule, la formule qui fuse sans être cependant dénuée de poésie comme celle-ci : « L’automne ferme l’enveloppe de l’été avec la salive des nuages » ou cette autre encore : « Le vent cloue des lettres anonymes aux portes des amants »

Pour nourrir son texte, Alain se réfère souvent, en les transformant, en les tordant, en les caviardant volontairement, à des auteurs, à des textes, à des titres, à des expressions populaires, à des formules convenues souvent célèbres : « Aujourd’hui je suis / Alors qu’hier je pensais ». Il use souvent de l’assonance pour créer une nouvelle idée, un nouveau sens, une nouvelle sentence ou plus simplement pour faire un bon mot ou une formule drôle … : « Pouvez-vous m’écrire maigrir / sans m’aigrir ? ».

Il aime beaucoup la poésie, comme je l’ai dit plus haut, qu’il glisse régulièrement dans ses aphorismes, il le revendique même : « Quand les envies des mots dépassent / Celles des humains / Se produit la pure poésie ». « La mélancolie est le chagrin du bonheur ».

Et bien évidemment, comme tout bon aphoriste, Alain ne recule jamais devant une bonne formule pleine d’humour même si elle est plutôt burlesque : « Une glace vanille n’a jamais tué une vache … »,

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  Réflexions de l'index [Texte imprimé] Alain Delbrassine

  de Delbrassine, Alain
  Cactus Inébranlable Éditions / P'tits cactus
  ISBN : 9782390491125 ; 12 EUR ; 01/01/2025 ; 61 p. 105 x 185