Solaren- T1: Avant Le dernier signal de Gilles Capelluto

Solaren- T1: Avant Le dernier signal de Gilles Capelluto

Catégorie(s) : Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique

Critiqué par Laurent.Hennequin, le 31 juillet 2025 (Inscrit le 19 juin 2025, 42 ans)
La note : 10 étoiles
Visites : 21 

Une symbiose bouleversante entre science-fiction, mémoire et rédemption

Dès les premières pages de SOLAREN, Avant le dernier signal, Gilles Capelluto nous propulse dans un univers de science-fiction viscéral, sombre et organique. Ce premier tome inaugure une saga qui ne se contente pas de recycler les codes du genre : il les transforme en matière vivante, presque intime.

Le colonel Voss, réveillé d’une cryostase de vingt ans, découvre un monde au bord de l’extinction. Le “Silence”, entité mystérieuse et dévorante, avance, avale les consciences et rend fous les vivants. Ce n’est pas seulement une menace cosmique, c’est une métaphore puissante : celle de la culpabilité, de la mémoire qui hante, et du deuil impossible.

Ce qui frappe dans ce roman, c’est l’incroyable densité émotionnelle. À travers la relation symbiotique entre Voss et son armure MAVEN, entité à la fois technologique et presque affective, l’auteur explore des thématiques rarement aussi bien traitées en SF : la fusion entre l’humain et la machine, la responsabilité de ses choix, et la possibilité du pardon.

L’écriture est précise, tendue, mais jamais froide. Chaque chapitre avance comme un battement de cœur, entre tension militaire, révélations personnelles et visions poétiques du désastre. Les dialogues sont justes, et les personnages secondaires (notamment Rho, figure complexe et inoubliable) ne sont jamais sacrifiés à l’action.

Mais SOLAREN brille surtout par sa structure narrative en spirale : plus Voss s’approche du cœur du mystère, plus il se dépouille de ses illusions. Et ce dépouillement, lent et douloureux, donne au roman une force rare. À la fin, il ne reste qu’une vérité : parfois, affronter le néant, c’est affronter ce que l’on a été.

Ce premier volume n’est que le début : SOLAREN est une saga annoncée en neuf tomes. Et si ce premier opus pose déjà les bases d’un univers puissant et cohérent, il laisse surtout le lecteur avide de connaître la suite. J’ai hâte d’acheter les tomes suivants, de replonger dans cet univers troublant, et de suivre l’évolution de Voss, MAVEN et ceux qui gravitent autour d’eux.

Un coup de maître. Ce n’est pas un simple roman de science-fiction. C’est une tragédie spatiale à la croisée de Annihilation d’Alex Garland et de Mass Effect, mais plus introspective, plus humaine. Une entrée en matière magistrale pour une saga que l’on pressent déjà comme majeure.

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