Roman étonnant et d’une terrible intensité

Le personnage central de ce récit est un garçon de 14 ans, prénommé Baptiste qui se fait enlever avec ses parents et ses deux frères par un groupe de djihadistes, quelque part dans le Sahara. Il est rebaptisé Yumaï, « renard du désert », en raison de sa couleur de cheveux. Libéré, seul, il est invité à des séances de psychanalyse pour le faire revivre et redevenir l’adolescent occidental et plus l’enfant soldat qu’on a voulu faire de lui.
Alternant dialogues avec le psychologue et d'autre part un récit brut de sa vie d’otage, le roman laisse planer une atmosphère pesante, angoissante et où les ravisseurs jouent constamment sur l’incertitude et la terreur.

L'auteur a sans doute été inspiré par de véritables témoignages, des circonstances extrêmes qu’ils ont vécu, et les techniques utilisées pour embrigader des jeunes garçons dans des factions fanatiques et déshumanisantes. On remarque aussi que les motifs religieux de ces groupes ne sont qu’un prétexte pour tuer, violer, torturer les prétendus mécréants sans qu’il y ait à aucun moment un projet de société.

Sur le plan littéraire, je dirais qu’un tel roman souffre et à la fois s’accorde avec ce style hybride qui a le mérite d’être très intense, mais qui aussi peut rendre la lecture inconfortable.

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  Comment Baptiste est mort [Texte imprimé], roman Alain Blottière

  de Blottière, Alain
  Gallimard
  ISBN : 9782070178650 ; 20,47 € ; 01/04/2016 ; 208 p. Broché