Plaisirs Vicieux
de Léon Tolstoï

critiqué par Burney, le 23 octobre 2025
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Tolstoï dénonce l'alcool et la drogue.
Cet recueil pourtant essentiel pour encore mieux considérer cet auteur, ne semble malheureusement plus édité traditionnellement, mais sera à vous procurer en impression à la demande, ou alors en forme numérique.

Le recueil regroupe plusieurs textes, dont les plus marquants sont :

- L’Alcool et le Tabac
Tolstoï y critique l’usage même modéré de ces substances, qu’il considère comme plus pernicieux que les drogues dures. Il dénonce leur banalisation sociale et leur rôle dans l’abrutissement collectif.

- L’Ivresse dans les classes dirigeantes
Une attaque contre les élites qui justifient leur consommation d’alcool comme signe de raffinement ou de virilité, alors qu’elle masque une irresponsabilité morale.

- Des relations entre les sexes
Tolstoï y critique la sexualité débridée, le mariage sans amour, et la marchandisation du corps. Il appelle à une chasteté volontaire et à une spiritualisation des rapports humains.

- Le Suicide
Réflexion sur le désespoir moderne, la perte de sens, et les causes sociales et morales du suicide. Tolstoï y oppose une quête de vérité intérieure.

- La Guerre et la Paix (essai, distinct du roman)
Dénonciation de la guerre comme institution hypocrite, justifiée par des discours patriotiques mensongers. Il y prône une résistance non violente.

Tolstoï a la volonté de dénoncer les faux plaisirs que la société érige en normes, appeler à une réforme intérieure fondée sur la conscience, la vérité, et la simplicité ; critiquer les élites et les institutions qui perpétuent ces vices sous couvert de culture ou de tradition.

Ce recueil est un outil puissant pour analyser les mécanismes de normalisation des addictions légales, comparer les discours moraux et politiques sur les plaisirs, explorer la pensée radicale de Tolstoï, entre christianisme social, anarchisme spirituel et critique de la modernité.

Extrait :

« Terribles, comme elles nous sont décrites, sont les conséquences de l’opium et du haschich chez les individus. Mais incomparablement plus terribles pour la société tout entière sont les conséquences de ce qui est considéré comme moins terrible : l’usage modéré des spiritueux, du vin, de la bière et du tabac. » (dans "L'alcool et le tabac").