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@Froidmont : il m'arrive de lire avec plaisir et amusement tes critiques versifiés, en me demandant le temps que tu y as passé. Sur celle-ci; franchement, tu t'es surpassé ! :D Ce qui est assez fort sur ta présentation de l'ouvrage, c'est que - malgré la forme en alexandrins rimés (et j'avoue avoir compté les pieds pour savoir si tu t'y étais astreint sur la totalité de ta longue critique !) qui pourrait te faire digresser loin du livre - tu nous partages vraiment ta lecture et ton ressenti, avec de l'analyse et quelques pointes d'humour. Bravo pour la performance !
Je partage totalement ce qu'écrit Eric. Ton texte est un alliage de modestie et de brillance à la fois...il fallait le faire ! J'admire...
Et je crois que je ne me lancerai pas dans la lecture de cet essai ni même de cette auteure comme j'en ai eu parfois la tentation...à moins d'ouvrages plus accessibles peut-être s'il en est ??
Et je crois que je ne me lancerai pas dans la lecture de cet essai ni même de cette auteure comme j'en ai eu parfois la tentation...à moins d'ouvrages plus accessibles peut-être s'il en est ??
J'ai le livre chez moi, j'avais essayé de le lire, j'avais arrêté au bout d'une quinzaine de pages, c'était vraiment trop dur, et puis, ce titre ! Trop ambitieux peut-être pour ne pas décevoir ?
Concernant la critique de Froidmont, ce qui m'étonne c'est l'étonnante fluidité du style, ça coule parfaitement et ça ne quitte pas d'un iota le sujet, On parcourt les alexandrins sans rien perdre du sens (contrairement à quand je lis Racine, par exemple). Il y a une vraie maturité de style c'est vraiment génial
à Myrco : Moi j'ai lu les Origines du Totalitarisme... C'est un des meilleurs livres que j'ai lu en Histoire ! Dans le sens où il m'a apporté bien, bien plus que ce que je pensais y trouver. Mais c'était une lecture assez ardue, c'est sûr, avec pas mal de références historiques. J'en ai tiré beaucoup de notes.
Concernant la critique de Froidmont, ce qui m'étonne c'est l'étonnante fluidité du style, ça coule parfaitement et ça ne quitte pas d'un iota le sujet, On parcourt les alexandrins sans rien perdre du sens (contrairement à quand je lis Racine, par exemple). Il y a une vraie maturité de style c'est vraiment génial
à Myrco : Moi j'ai lu les Origines du Totalitarisme... C'est un des meilleurs livres que j'ai lu en Histoire ! Dans le sens où il m'a apporté bien, bien plus que ce que je pensais y trouver. Mais c'était une lecture assez ardue, c'est sûr, avec pas mal de références historiques. J'en ai tiré beaucoup de notes.
Eh en fait Froidmont est un multirécidiviste.
Je viens de consulter quelques unes de ses critiques. Même celles en prose sont en fait rimées !
Tiens, sur Des souris et des Hommes il écrit cette critique (qui d'habitude serait passée inaperçue pour moi) :
"J’ai beaucoup moins goûté ce roman de Steinbeck. Sans affirmer non plus qu’il m’est sorti du bec, je n’ai pas réussi à créer des attaches avec ces personnages que trop d’ombre cache : Crooks est persécuté et en devient méchant, il savoure les plaies, les chagrins, les tourments ; Lennie est un idiot dont la main meurtrière coupa la vie d’un chiot, ce qui me désespère ; Candy peut-être seul aura su m’émouvoir, mais il n’a pas sauvé son vieux chien du mouroir ; Curley, fils à papa, n’est qu’une fieffée brute ; sa femme, c’est écrit, a tout l’air d’une « pute » ; Carlson et Slim sont froids, voient la mort sans broncher ; George reste le seul, quoique méfiant, c’est vrai, à se tourner vers l’autre, à lui vendre du rêve, à s’y piéger aussi à trop goûter sa sève."
Je viens de consulter quelques unes de ses critiques. Même celles en prose sont en fait rimées !
Tiens, sur Des souris et des Hommes il écrit cette critique (qui d'habitude serait passée inaperçue pour moi) :
"J’ai beaucoup moins goûté ce roman de Steinbeck. Sans affirmer non plus qu’il m’est sorti du bec, je n’ai pas réussi à créer des attaches avec ces personnages que trop d’ombre cache : Crooks est persécuté et en devient méchant, il savoure les plaies, les chagrins, les tourments ; Lennie est un idiot dont la main meurtrière coupa la vie d’un chiot, ce qui me désespère ; Candy peut-être seul aura su m’émouvoir, mais il n’a pas sauvé son vieux chien du mouroir ; Curley, fils à papa, n’est qu’une fieffée brute ; sa femme, c’est écrit, a tout l’air d’une « pute » ; Carlson et Slim sont froids, voient la mort sans broncher ; George reste le seul, quoique méfiant, c’est vrai, à se tourner vers l’autre, à lui vendre du rêve, à s’y piéger aussi à trop goûter sa sève."
Merci, merci à vous ! C’est toujours agréable d’avoir quelque retour, aimable ou moins affable, quand écrire consomme autant de votre temps. Et si aucun retour ne vient finalement, je me dis que le geste est d’autant plus sublime.
Je n’ai rien publié qui ne soit fait en rime et qui ne suive en soi la dure loi du vers. C’est ma coquetterie et mon propre univers qui vole en noir et blanc par de vieilles élytres du temps qu’on s’engueulait en signant des épîtres.
La critique présente m’a donné du mal, car pondre un vrai avis de l’amont à l’aval en ayant roupillé l’essentiel du voyage, avec des souvenirs imprécis des parages, j’avais peur d’être injuste et un peu trop tranchant, aussi m’a-t-elle pris un bon surcroît de temps. Il m’aura bien fallu y travailler cinq heures : sceptique au premier jet, le mettant en demeure, pour le lendemain soir en compléter le fond et d’apporter alors d’ultimes corrections tout en la recopiant au fur et à mesure pour conserver la trace de mes écritures.
Je n’ai rien publié qui ne soit fait en rime et qui ne suive en soi la dure loi du vers. C’est ma coquetterie et mon propre univers qui vole en noir et blanc par de vieilles élytres du temps qu’on s’engueulait en signant des épîtres.
La critique présente m’a donné du mal, car pondre un vrai avis de l’amont à l’aval en ayant roupillé l’essentiel du voyage, avec des souvenirs imprécis des parages, j’avais peur d’être injuste et un peu trop tranchant, aussi m’a-t-elle pris un bon surcroît de temps. Il m’aura bien fallu y travailler cinq heures : sceptique au premier jet, le mettant en demeure, pour le lendemain soir en compléter le fond et d’apporter alors d’ultimes corrections tout en la recopiant au fur et à mesure pour conserver la trace de mes écritures.
Merci de ta réponse au ton divertissant, mais en te relisant, voici que je ressens un rythme familier serait-ce... hé oui, bon sang ! C'est de l'alexandrin sous le masque innocent d'un simple texte en prose aux onctueux accents !!! :D
J'ai lu sur ta fiche que tu étais professeur de lettres : je ne sais si tu parviens à les passionner à la poésie classique mais, plus que du temps où on s'engueulait en signant des épîtres (on savait aussi être violent en ce temps-là : à titre personnel, et sans nier les défauts de l'époque actuelle, je n'en ai pas la nostalgie !), je t'imagine bien en professeur du temps présent épatant ses élèves !
J'ai lu sur ta fiche que tu étais professeur de lettres : je ne sais si tu parviens à les passionner à la poésie classique mais, plus que du temps où on s'engueulait en signant des épîtres (on savait aussi être violent en ce temps-là : à titre personnel, et sans nier les défauts de l'époque actuelle, je n'en ai pas la nostalgie !), je t'imagine bien en professeur du temps présent épatant ses élèves !
à Froidmont :
C'est une bien étrange habitude, l'ami. Je vois que tu travailles propre, tu n'as omis aucune, semble-t-il de tes terminaisons. ça donnerait envie d'aller dans ta maison. Je ne sais d'où te vient une telle patience pour exercer cet art, devant nous, cette science, cette symphonie même, cette mécanique... qu'est le vers sans fin, le vers systématique. Ici, tu verras d'autres rimailleurs fieffés. Il y a présomption à vouloir nous défier, et de l'arrogance, je te le dis tout net, nous en avons assez sur ce site Internet.
Qui donc t'a entraîné à l'épée du poète ? Ne sois pas soupçonneux, ma question est honnête. Elle est aussi brève et appelle une réponse. Celui qui a fait ça, j'attends qu'il se dénonce. Qui ? Musset, Corneille, Ronsard, La Fontaine ? L'amour de Cyrano vaut-il donc cette peine ? Quel auteur t'a faire prendre ta résolution ? Celui des Fleurs du Mal ou des Contemplations ?
Il est vrai que lire nous emporte à l'excès. Moi-même, j'ai mes passions, mes faiblesses, mes vices. Mais un tel abandon, mais un tel sacrifice ? C'est beaucoup de peine pour si peu de succès. As-tu gagné des femmes avec cette parlure ? Celles que je connais préfèrent les parures...
C'est une bien étrange habitude, l'ami. Je vois que tu travailles propre, tu n'as omis aucune, semble-t-il de tes terminaisons. ça donnerait envie d'aller dans ta maison. Je ne sais d'où te vient une telle patience pour exercer cet art, devant nous, cette science, cette symphonie même, cette mécanique... qu'est le vers sans fin, le vers systématique. Ici, tu verras d'autres rimailleurs fieffés. Il y a présomption à vouloir nous défier, et de l'arrogance, je te le dis tout net, nous en avons assez sur ce site Internet.
Qui donc t'a entraîné à l'épée du poète ? Ne sois pas soupçonneux, ma question est honnête. Elle est aussi brève et appelle une réponse. Celui qui a fait ça, j'attends qu'il se dénonce. Qui ? Musset, Corneille, Ronsard, La Fontaine ? L'amour de Cyrano vaut-il donc cette peine ? Quel auteur t'a faire prendre ta résolution ? Celui des Fleurs du Mal ou des Contemplations ?
Il est vrai que lire nous emporte à l'excès. Moi-même, j'ai mes passions, mes faiblesses, mes vices. Mais un tel abandon, mais un tel sacrifice ? C'est beaucoup de peine pour si peu de succès. As-tu gagné des femmes avec cette parlure ? Celles que je connais préfèrent les parures...
Ballade de la réponse brève
On ne se livre pas corps et âme, mon cher,
A une tâche ingrate en rêvant de richesses.
S’il exista un temps où composer des vers
Vous valez des puissants les immenses largesses
Et des dames d’antan les regards cajoleurs,
Le poète aujourd’hui n’a plus de tels bonheurs.
Encore cette époque est-elle enjolivée,
Car la majorité composait dans la faim,
Vivait dans des réduits avec un pâle teint.
On épouse la muse l’âme enthousiasmée !
Je vais vous expliquer ce qui mène en son fief.
Votre temps est précieux, aussi serai-je bref.
Notre monde est brutal et régi par le fer.
Le temps y vaut bien plus qu’un mot, qu’une caresse.
Pour qui voit ces brasiers, y vivre est un Enfer,
Or c’est ne vivre pas qu’épouser la détresse.
La poésie c’est l’art de parler des terreurs,
Des ombres, des chagrins, des crimes, des erreurs,
Des joies, des petites riens, des nuits, des matinées,
En parlant lentement, en suivant notre train,
Comme Le Petit Prince qui marchait serein
Vers la fontaine d’eau. Ces heures sont volées.
La société les perd ! On en devient le chef !
Votre temps est précieux, aussi serai-je bref …
On n’est pas adoubé par un seul de ses pairs.
Mille à notre chevet dispensent leur sagesse,
Et pour les imiter le chemin semble clair :
On s’attable à toute heure, on s’exerce sans cesse.
Comme tout un chacun, le temps m’est un malheur,
Or écrire m’apprend à endurer ses heurts.
Chaque poète crée sa geôle empoussiérée.
J’en ai tant visité, d’autres tendent leurs mains
Dont je me nourrirai. Sans fin est ce chemin,
Où je bois à la source des heures gelées,
Et je peux reposer en paix dans cette nef.
Votre temps est précieux, aussi serai-je bref.
Sire Martin, pensez que chaque vers qu’on crée
Est aussi un enfant fidèle ou bien mutin,
Mais qu’on chérit quand même et voit avec entrain.
Le temps qu’on a passé à tresser sa ramée
Nous le rend précieux et on crée derechef.
Votre temps est précieux, aussi ai-je été bref !
* * *
Ballade du Post Scriptum
Si je fais des émules,
J’en suis fort satisfait.
Si mes vers en stimulent
A aussi versifier,
Je lui dis : « Allez ! Fonce ! »
Et voilà ma réponse !
L’amour de la formule
Est un amour français.
L’oiseau qui zinzinule
Dit plus de vérité
Qu’un politique ou nonce.
Et voilà ma réponse !
Ce délicieux pécule,
Parfois je le transmets ;
D’autres voient un bidule
Sans grande utilité.
Mais onc je ne renonce.
Et voilà ma réponse !
Messires, enseigner
C’est désherber les ronces.
Et voilà ma réponse !
On ne se livre pas corps et âme, mon cher,
A une tâche ingrate en rêvant de richesses.
S’il exista un temps où composer des vers
Vous valez des puissants les immenses largesses
Et des dames d’antan les regards cajoleurs,
Le poète aujourd’hui n’a plus de tels bonheurs.
Encore cette époque est-elle enjolivée,
Car la majorité composait dans la faim,
Vivait dans des réduits avec un pâle teint.
On épouse la muse l’âme enthousiasmée !
Je vais vous expliquer ce qui mène en son fief.
Votre temps est précieux, aussi serai-je bref.
Notre monde est brutal et régi par le fer.
Le temps y vaut bien plus qu’un mot, qu’une caresse.
Pour qui voit ces brasiers, y vivre est un Enfer,
Or c’est ne vivre pas qu’épouser la détresse.
La poésie c’est l’art de parler des terreurs,
Des ombres, des chagrins, des crimes, des erreurs,
Des joies, des petites riens, des nuits, des matinées,
En parlant lentement, en suivant notre train,
Comme Le Petit Prince qui marchait serein
Vers la fontaine d’eau. Ces heures sont volées.
La société les perd ! On en devient le chef !
Votre temps est précieux, aussi serai-je bref …
On n’est pas adoubé par un seul de ses pairs.
Mille à notre chevet dispensent leur sagesse,
Et pour les imiter le chemin semble clair :
On s’attable à toute heure, on s’exerce sans cesse.
Comme tout un chacun, le temps m’est un malheur,
Or écrire m’apprend à endurer ses heurts.
Chaque poète crée sa geôle empoussiérée.
J’en ai tant visité, d’autres tendent leurs mains
Dont je me nourrirai. Sans fin est ce chemin,
Où je bois à la source des heures gelées,
Et je peux reposer en paix dans cette nef.
Votre temps est précieux, aussi serai-je bref.
Sire Martin, pensez que chaque vers qu’on crée
Est aussi un enfant fidèle ou bien mutin,
Mais qu’on chérit quand même et voit avec entrain.
Le temps qu’on a passé à tresser sa ramée
Nous le rend précieux et on crée derechef.
Votre temps est précieux, aussi ai-je été bref !
* * *
Ballade du Post Scriptum
Si je fais des émules,
J’en suis fort satisfait.
Si mes vers en stimulent
A aussi versifier,
Je lui dis : « Allez ! Fonce ! »
Et voilà ma réponse !
L’amour de la formule
Est un amour français.
L’oiseau qui zinzinule
Dit plus de vérité
Qu’un politique ou nonce.
Et voilà ma réponse !
Ce délicieux pécule,
Parfois je le transmets ;
D’autres voient un bidule
Sans grande utilité.
Mais onc je ne renonce.
Et voilà ma réponse !
Messires, enseigner
C’est désherber les ronces.
Et voilà ma réponse !
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