Terre des affranchis de Liliana Lazar
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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UNE ROUMANIE QUE L'ON NE CONNAÎT PAS
A la lecture de ce roman, l’on se sent catapulté dans un autre monde à la fois proche de nous mais tellement différent. Ces Roumains que Liliana Lazar nous fait découvrir sont bien des Occidentaux mais tellement loin de notre façon de vivre.
Il y a la période communiste et l’après Ceausescu. On passe à la démocratie, mais quelle démocratie ! On prend les mêmes, sur les frontons des domaines publics on supprime « république socialiste » pour ne garder que « Roumanie ». Et la corruption est toujours présente. Les puissants ? le brigadier Simion Pop, commissaire de son état qui essaie de faire régner la justice, le pope orthodoxe Ion Fatu qui abuse de son pouvoir et qui profite de la crédulité du petit peuple qu’il manipule. L’auteure nous fait entrer dans le monde de la magie avec Ismaïl le tzigane et ses allures de sorcier et La Fosse aux Lions, un lac aux vertus surnaturelles. Elle introduit la spiritualité avec Daniel l’ermite.
On tombe sous le charme de cette nature riche, envoutante, personnifiée par la forêt profonde.
Le lecteur est pris par cette histoire aux allures fantastiques mais qui restitue aussi la vie quotidienne dans un village roumain. La progression dramatique donne même des accents de thriller. Les descriptions précises amènent le lecteur à visualiser des scènes parfois crues mais dénuées de trivialité.
Les éditions
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Terre des affranchis [Texte imprimé], roman Liliana Lazar
de Lazar, Liliana
Gaïa
ISBN : 9782847201475 ; 18,30 € ; 17/08/2009 ; 197 p. Broché -
Terre des affranchis [Texte imprimé], roman Liliana Lazar
de Lazar, Liliana
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742795260 ; 7,70 € ; 02/02/2011 ; 236 p. Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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La main de Dieu ou la main du Diable ?
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 45 ans) - 25 février 2012
Liliana Lazar explore la vie roumaine de la seconde moitié du vingtième siècle. C'est ainsi que l'on peut croiser la Securitate, la peur engendrée par Ceaucescu, des hommes d'église malhonnêtes, des comportements primaires ... Les personnages que peint Lazar sont typés et rappellent les individus classiques des contes : il y a Victor le personnage principal, Ismail le tzigane sorcier, Ion Fatu le pope manipulateur, Simion Pop le policier ballotté entre les croyances populaires et la réalité, Daniel l'ermite qui s'est installé aux abords du fameux lac ... Le roman prend tout son sens si l'on lit précisément l'épigramme de Daniel au début du roman. Dès le départ, la sainteté et le salut sont évoqués et auront un lien inévitable dans la suite du roman.
C'est un roman hybride qui mêle fantastique et réalités rurales. C'est une oeuvre qui peut prendre aussi parfois des allures de roman policier. Les descriptions du lac sont superbes ( surtout la dernière ), elles basculent souvent dans le fantastique et ce gouffre aquatique devient sujet à toutes les fantasmagories. L'on suit les personnages avec curiosité. Le criminel semble échapper constamment au jugement des hommes. Est-ce la main de Dieu ? La main du Diable ? C'est sans doute le point qui m'a le plus captivé. Que penser de ce criminel qu semble protégé par une entité invisible ?
Un roman fascinant qui tisse des liens entre un épisode sacré ( Saint Daniel ) et des crimes sordides en Roumanie. Le Clezio et les multiples prix littéraires reçus pour ce roman ne se sont pas trompés. Il s'agit d'un grand roman.
Gentille histoire d'un individu qui n’assume pas ses actes
Critique de Isad (, Inscrite le 3 avril 2011, - ans) - 15 octobre 2011
En toile de fond est décrite l’histoire contemporaine de la Roumanie, du communisme à la démocratie avec l’omniprésence de la religion dans un petit village en bordure de forêt niché au bout d’une route.
Il y a un petit aspect fantastique avec une certaine personnalisation d’un lac qui aide le personnage principal car il le nourrit et la complicité mystérieuse d’un tzigane vivant dans un terrier.
L’auteur raconte l’histoire de la vie de Victor, de l’enfance à la maturité, sans jugement pour les actes qu’il commet envers ses semblable qui sont présentés comme un enchaînement malencontreux de circonstances. Outre un léger ennui, c’est ce qui m’a un peu gêné car le narrateur ne se soucie pas de ceux qui meurent : ils font partie des dommages collatéraux et n’avaient qu’à ne pas se trouver là au mauvais moment !
IF-1011-3794
Un monde étrange
Critique de Bafie (, Inscrite le 19 juillet 2004, 64 ans) - 25 juillet 2011
Le récit mêle une intrigue policière à des éléments de fantastique ainsi qu’à un portrait historique et social d’une région de Roumanie à l’époque du renversement de Ceaucescu.
Liliana lazar a choisi comme lieu de l’intrigue le village dont elle est originaire et excelle à en recréer l’ambiance, le décor, la vie quotidienne, les croyances et superstitions.
On s’attache au personnage principal, Victor dont on souhaite la rédemption alors même qu’il s’enfonce dans la noirceur. Les personnages sont tour à tour attirants et repoussants et en même temps profondément humains, de cette humanité qui peut trébucher à chaque pas. L’ambiance de cet écrit n’est pas sans évoquer l’univers de Sylvie Germain.
Je vous invite donc à découvrir cette histoire dont volontairement je tais la trame.
Une très belle réussite pour un 1er roman qui a d’ailleurs été récompensé par de nombreux prix.
Terra dolorosa
Critique de Tmichel (, Inscrit(e) le 18 juillet 2010, - ans) - 2 avril 2011
Le bandeau rouge cite J.M.G. Le Clézio soi-même: "Vous allez être entraînés par une vague que vous ne contrôlez pas."
Et puis, il y a en couverture de l'édition Babel la reproduction d'un somptueux tableau halluciné de Miriam Escofet, The witching hour.
Or, hallucinée, c'est bien le mot qui convient pour qualifier la lecture de ce roman! A la fois conte contemporain et atemporel, païen et chrétien, entre démonisme et tartufferie, polar historique et féérique, merveilleux et réaliste, ce roman est une perle. Le Clézio ne ment pas: une fois qu'on l'a en main, on ne le lâche plus. L'écriture est efficace, le rythme rapide. Pas un moment d'ennui: le suspense est continu. Des personnages hauts en couleurs se croisent et s'entrecroisent dans les bois du village de Slobozia, de préférence la nuit, sur les pas d'un psychopathe angélique ou d'un tzigane maléfique, dans une Roumanie à jamais stigmatisée par les dents du vampirisme de l'histoire. Captivé par les remous incessants de l'univers mi-familier mi-sauvage de ce roman, j'ai cru jusqu'au bout, candide que je suis, qu'il finirait bien...
Doamne! C'était oublier comme ce monde est mauvais!
Le lac ne tiendrait-il pas toutes ses promesses?
Critique de Peche07 (, Inscrite le 22 février 2006, 68 ans) - 24 juillet 2010
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